2. La provenance réelle du poisson et son environnement
Parlons maintenant de la provenance géographique du poisson puisque dans l’article précédent nous parlions de qualité et origine du poisson quant à la génétique de ses parents. Le poisson que vous achetez est-il élevé en captivité ou a-t’il été collecté dans son environnement naturel et si c’est le cas, de quel point de collecte provient-il?
Les mêmes espèces, qui sont diffrentes!
Évidemment, il faut savoir que certains poissons, provenant de différents endroits, même si c’est la même espèce, peuvent porter des noms ou des appellations différentes ou encore être catégorisés différemment. Ainsi, il va de soi que ces différents poissons « identiques » (mais qui ne le sont pas vraiment) peuvent présenter des différences physiques, de coloration, de résistance ou des capacités d’adaptation variées selon les paramètres d’eau dans le pH et/ou la dureté de l'eau, les soins à leur apporter, de même que le choix sensé de leurs compagnons de bac.
Voici quelques exemples :
C’est effectivement le cas d’un des populaires scalaires, le Pterophyllum Altum, entres autres, provenant de différents endroits dont la Rio (Rivière) Orinoco, Rio Inirida ou encore du Rio Atapabo qui dans ce cas-ci, présentent des capacités d’adaptation assez différentes quant aux paramètres d’eau, l’un et l’autre. On peut d'ailleurs facilement voir quelques différences d'un simple coup d'oeil.
Autre exemple chez les loricaridés, dont les Hypancistrus L-333, L-066 de même que le très rare L-500 (que nous avons en stock) ne sont pas, contrairement à la croyance populaire trois spécimens de loricaridés différents mais officiellement, bien un seul et même poisson, mais qui présente une coloration et un motif légèrement différent selon leur point de collecte, le long du grand fleuve principal du Brésil le Rio Xingu. D'ailleurs, nous couvrirons un article documenté et appuyé en collaboration avec les autorités d'identification à ce sujet prochainement
Finalement, parlons du bon vieil « Oscar » (Astronotus Ocellatus), qui arbore une robe noire lorsqu’il provient de la Rio Araguaia (Bassin du Toncantins) comparativement aux spécimens collectés dans la Rio Negro, près de São Paulo, qui sont plus dorés et rouge/orangé, et auront des préférences alimentaires légèrement différentes.
Il provient d'où mon poisson, monsieur?
Évidemment, la plupart des animaleries et des revendeurs ne savent (bien souvent) absolument pas d’où viennent les poissons qu’ils vous revendent car ils les ont fort probablement achetés à partir d’une liste d’un ou de plusieurs fournisseurs. Ces poissons sont majoritairement élevés en captivité, ce qui rend plus difficile les adaptations de ces poissons à tous les types de bacs « mixtes ». C’est ce qui explique aussi les décès fréquents dans certaines catégories et espèces de poissons.
La « vraie » passion de l'aquariophile... existe-t'elle?
Si vous désirez avoir une expérience optimale avec des poissons d’origine sauvage de grande qualité, nous vous suggérons de parler avec un importateur qui sait de quelle rivière et de quel point de collecte proviennent ses poissons. Vous pourrez alors sélectionner des spécimens qui sont habitués de cohabiter, qui ont les mêmes « systèmes bactériens » et qui ont des besoins similaires à ceux que vous possédez déjà. Cette façon de faire pourrait même vous amener à une nouvelle passion, comme celle de vouloir reproduire un biotope en particulier à la maison! Toute une fierté et satisfaction, c'est garanti!
Les bacs mixtes, est-ce possible ou contre-indiqué?
Vous vous demanderez aussi si vous pourrez mettre une espèce ou une autre avec vos poissons actuels, qu’ils soient Américains ou encore Africains ou d’ailleurs. Est-il possible de mélanger différentes espèces de Corydoras tous ensemble, ou encore puis-je mettre un pleco (loricaridé) spécifique avec des Cichlidés Africains ou si je dois demeurer en biotope Américain en pH neutre (pH ~7.0) seulement, ou puis-je mettre des Hyphessobrycon sp. Eques (Tetra Serpae) dans un bac contenant des Discus?
Toutes ces réponses vous viendront de différentes personnes ayant expérimenté eux-mêmes plusieurs choses mais peuvent également venir d’une personne connaissant vraiment le poisson en question que vous vous apprêtez à ajouter aux autres. Vous verrez que très souvent, un poisson peut aller avec un autre que vous n'auriez même pas pensé, et vice-versa.
Comme par exemple, la majorité des gens disent que les Corydoras peuvent tous aller dans de petits bacs plantés. Toutefois, il ne faut pas généraliser, nous ne recommanderions pas d’ajouter des Scleromystax Barbatus (famille cousine des Corydoras) dans un petit bac planté, mais plutôt par exemple de les ajouter à un bac de Discus (plus grand) et plus denudé, doté d’une bonne circulation d’eau car c’est une espèce nécessitant une très grande oxygénation de l’eau.
La même chose avec un Apistogramma Cacatuoides (souvent élevé en aquarium en provenance d’Asie) que la plupart des aquariophiles logent dans un bac à fond sablonneux à un pH de 6.5, car c’est ce qui est bien souvent véhiculé comme information sur internet. Alors que plusieurs Apistogramma sauvages, notamment ceux de la « vallée basse » de Mato Grosso (Brésil) comme le sp. Borelli (sauvages, que nous avons eu plusieurs fois en stock) peuvent tolérer des pH similaires à ceux des Cichlidés Africains, ainsi qu’une eau passablement très dure.
Les conseils professionnels: une passion réussie
En terminant, nous croyons fermement que de bien connaître le poisson que l’on s’apprête à intégrer est un must pour s’assurer qu’il y soit bien, en santé, et qu’on en profite le plus longtemps possible!
Demandez-nous conseil, cela nous fera grand plaisir!